Non, il n’y a pas de preuve que les fumeurs ont un « risque augmenté de 50% à 130% par rapport aux non-fumeurs » de contamination du virus et de développer une forme sévère de la Covid-19
Depuis
l’apparition des premiers cas du nouveau coronavirus, covid 19, en
décembre 2019, en chine dans la ville de Wuhan, plusieurs études en lien à des
facteurs de sévérités ont étaient
faites. La question du tabagisme revient
souvent dans les facteurs de risque ou non de la maladie. C’est ainsi que, dans un article du journal le
« Quotidien », publié le 30 mai 2020, le président de la Ligue sénégalaise contre
le tabac (LISBA), Djibril Wélé affirme
que : « les fumeurs sont plus exposés au risque de
contamination du virus et au développement de la forme sévère (risque augmenté
de 50% à 130% par rapport aux non-fumeurs), ou à une forme très sévère de la
maladie, nécessitant soit une ventilation artificielle soit un passage en
réanimation ».
Capture d’écran de
l’article
D’où tire-t-il ses estimations ?
Dans
l’article, le président de la lisba attribue
l’information à l’organisation mondiale de la santé (oms). Nous l’avons
contacté afin de connaitre exactement la source de
l’affirmation. En guise de réponse il nous envoyer un document intitulé « tabagisme
et maladie à coronavirus 2019 ». Il s’agit en effet d’un article de la revue ELSEVIER sur des maladies respiratoires. Il fait état de résultat de
différentes études menées en chine et axées sur l’aggravation ou la sévérité de
la covid en cas d’hospitalisation ou de mortalité. Sur 28 publications de recherche reçues, la revue en a sélectionné six.
Parmi ces dernière une seule étude montre que
« le tabagisme était un facteur de risque ou d’aggravation de la maladie
en cas d’hospitalisation ».
Cependant, Contrairement à ce qu’affirme
Djibril Wélé, il n’est mentionné nulle part dans le document que « le
risque de développer une forme sévère de la covid 19 augmente de 50% à 130% par rapport aux
non-fumeurs».
Le document souligne que : « la
prudence est requise dans l’interprétation des différentes études » Cela
s’explique par le fait que les études comportaient un effectif assez restreint.
Ainsi l’étude la plus large comptabilise
un effectif de 1099 personnes. Et
toutes les études ont été menées en chine.
D’ailleurs, l’article rapporte les résultats
d’une autre étude en dehors des six citées plus haut menée aux Etats Unis dans le « center
for disease ». Parmi les 7162 dossiers
d'analyses de patients atteint de covid 19 aux Etats Unis à la date du 28 mars 2020, la prévalence du
tabagisme actuel était très faible de 1,3%:
1% de personnes non hospitalisées, 2% de personnes hospitalisées en
unité de soins ordinaire et 1% de personnes en hospitalisation
en unité de soin intensive »
L’article souligne ainsi que "des études
complémentaires comportant des effectifs plus importants, avec analyses multi
variées, permettant un ajustement des facteurs de confusion sont nécessaires pour mieux expliquer les
relations entre le tabagisme et la maladie de la Covid-19."
Que dit l’OMS ?
Nous sommes entrés en contact, organisation mondiale de la santé
(l’OMS). Dans une réponse par courriel, celle-ci nous partage les trois documents: « Questions-réponses sur le tabagisme et la COVID-19 » ; « Ressources pour la lutte antitabac dans le cadre de la
riposte à la COVID-19 » ; « tabagisme
et covid 19ressources ».
Selon le premier document: « les preuves
actuelles suggèrent que la gravité de la maladie COVID-19 est plus élevée chez
les fumeurs. Le tabagisme altère la fonction pulmonaire, ce qui rend plus
difficile pour le corps de lutter contre les maladies respiratoires dues au
nouveau coronavirus ».
Le second
document de l’OMS assure également que : « les consommateurs de
tabac courent un risque plus élevé d'être infectés par le virus par la bouche lorsqu'ils
fument des cigarettes ou utilisent d'autres produits du tabac."
"Si les fumeurs contractent le virus
COVID-19, ils courent un plus grand risque de contracter une infection grave
car leur santé pulmonaire est déjà compromise. ", confirme l’OMS
Ces informations de l’OMS confirment l'affirmation du président de la
ligue sénégalaise contre le tabac Djibril Wélé selon qui "les fumeurs
sont plus exposés au risque de contamination du virus et au développement de la
forme ou à une forme très sévère de la maladie, nécessitant soit une
ventilation artificielle soit un passage en réanimation ».
Toute nous n'avons trouvé aucune mention de l'estimation de risque augmenté
de 50% à 130% par rapport aux non-fumeurs
Conclusion
Le président de la ligue sénégalaise contre le tabac déclare dans un article du journal le
« Quotidien » publié le 30 mai 2020 que « les fumeurs
sont plus exposés au risque de contamination du virus et au développement de la
forme sévère (risque augmenté de 50% à 130% par rapport aux non-fumeurs), ou à
une forme très sévère de la maladie, nécessitant soit une ventilation
artificielle soit un passage en réanimation ».
Les documents de l’OMS sur le tabagisme et covid 19 et ainsi qu'un article publié dans la revue ELSEVIER confirment son
affirmation. Mais dans les documents consultés il n’est nullement mentionné de
"risque augmenté de 50% à 130% pour les fumeurs par rapport aux
non-fumeurs. Par conséquent la déclaration de Djibril Wélé est globalement
correcte.
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